Un immense
hangar fut dressŽ, car le monument n'existait
qu'ˆ l'Žtat de maquette et c'est sur place
que le sculpteur devait rŽaliser son ouvre
dŽfinitive en pierre. Des mois passrent.
La guerre Žclata. JosŽ de Charmoy abandonna
son travail. Il ne devait jamais le reprendre
et la fin de l'artiste passa inaperue.
Tout fut
abandonnŽ. Cette premire partie de l'histoire
se termina un jour par l'Žcroulement du
hangar sur le modle. Aprs nettoyage, l'ouvre
de JosŽ de Charmoy apparut telle que nous
la voyons en 1958 : les quatre puissants
gŽnies aux immenses ailes soutenant la lourde
dalle, c'est-ˆ-dire le socle du monument.
Les annŽes
s'Žcoulrent et ce ne fut qu'en 1927 qu'Edouard
Herriot inaugura le monument achevŽ. Seulement,
il s'agissait d'un discutable subterfuge !
"Les amis de Beethoven" avaient
simplement placŽ sur la table de pierre
le "pl‰tre" de la statue couchŽe,
exŽcutŽe jadis par l'artiste et qu'il aurait
reproduit en pierre ˆ Vincennes si la mort
n'Žtait venue le surprendre. La ville de
Paris avait fait naturellement des rŽserves
mais le ComitŽ affirmait que le centenaire
de Beethoven (en cette mme annŽe 1927)
permettrait de recueillir les fonds nŽcessaires
pour rŽaliser l'exŽcution dŽfinitive que
l'on confierait ˆ un sculpteur capable de
suivre la pensŽe du crŽateur.
Le temps
passa. Le ComitŽ ne recueillit pas de fonds
et la statue de pl‰tre commena ˆ s'effriter.
Un moment arriva o il n'eut plus rien d'autre
ˆ faire que d'enlever les morceaux. Le troisime
monument Žtait apparu, semblable au premier.
Nous pensons
que c'est l'Žtat dŽfinitif.
Il y a
trente ans, dans un article sur ce sujet,
nous Žcrivions ces mots toujours valables :
"la seule erreur a ŽtŽ de vouloir placer
ce monument dans la rŽgion parisienne. Il
fallait ˆ Beethoven la grandeur d'un mont
ou la solitude d'une fort profonde."
AndrŽ
HURTRET"