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Henri Bertini (1798-1876) |
Henri J. Bertini, né à Londres en 1798, est mort en 1876. Son frère Auguste, élève de Clementi, lui donna ses premières leçons de piano. Très vite il devint un virtuose apprécié. Le 20 Avril 1828, il participa avec Franz Liszt à l'exécution de la Septième Symphonie en la majeur de Beethoven, dont il avait fait la transcription pour huit mains ! C'est dire la place importante qu'il occupait alors. D'ailleurs, Hector Berlioz lui-même, dans une de ses lettres écrivait qu'il était un grand admirateur du génie d’Henri Bertini et que sa musique « lui fait battre le coeur énergiquement ». Quel compliment ! Bertini, de son côté, lui dédiera son dernier sextuor. Mais Bertini me semble supérieur ; toutes les études de ce dernier, parfaitement écrites pour l'instrument, ont, pratiquement toujours, une petite touche très personnelle et font preuve d'une imagination évidente à laquelle s'ajoute un charme qui, depuis longtemps, m'a intéressé. C'est un plaisir de les travailler, même si certaines sont assez difficiles. Bertini a parfaitement réussi dans le domaine de l'étude concise, "utilitaire" et cependant très musicale. Ce n'est pas étonnant : dans le domaine de la musique de chambre, c'est également un maître incontesté. Quand entreprendra-t-on la gravure de ses six sextuors avec piano et contrebasse, qui sont de la très belle musique ? Seul, le troisième, à ma connaissance, a été enregistré par le Sestetto Classico. Henri Bertini est également l'auteur d'une transcription pour quatre mains du "Clavier bien tempéré" de Johann Sébastien Bach, mais qui ne présente aucun intérêt (Théodore Dubois a d’ailleurs réalisé le même travail). La totalité des études de Bertini est pratiquement introuvable de nos jours. Devant la qualité d'une telle musique, on ne peut que souhaiter qu'une nouvelle édition, critique, voit le jour. Il n'y a aucun doute qu'elle suscitera, chez tous les amoureux du piano, un grand intérêt. Le classement des études de Bertini est difficile : pas toujours de numéros d'opus et des ensembles classés en divers cahiers qui reprennent la numérotation, soit en la recommençant, soit en la continuant. En outre, quelques cahiers portent des lettres, au lieu de numéros. Lettre L, lettre K, mais pas la lettre A ! Par exemple, dans l'édition ancienne Lemoine, le 4e cahier porte le numéro d'opus 134, le 5e n’en a aucun, et le 6e est l’opus 66 ; tandis qu'à l'opus 178 est affecté la lettre F mais à l'opus 122 la lettre G ! En outre, bizarrement, l'opus 134 sert d'introduction à l'opus 66. C'est dire qu'il est très difficile de se retrouver parmi ces références toutes aussi contradictoires les unes que les autres. Chose plus grave certaines partitions de Bertini ne se trouvent même plus à la Bibliothèque Nationale ! Je signale à tous ceux intéressés par ce compositeur qu'un livre vient de lui être consacré dans la collection "Portraits de Meylan". Son auteur en est Pascal Beyls dont l'amabilité m'a permis de consulter des partitions jusqu'ici introuvables. Sans flatterie aucune je remercie chaleureusement les Editions Delatour de me permettre de tirer enfin de l'oubli ces études. Alain A. ABBOTT |
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Henri BERTINI (1798-1876) : pianiste virtuose et compositeur de musique Auteur : Pascal Beyls 256 pages - 18 x 24 cm ISBN : 2-9513494-1-6 Paru en septembre 1999 |
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