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Les dernières sonates de Beethoven, une présentation de Jane Coop |
Les informations qui suivent ont été publiées dans le livret du cd : "Beethoven - Jane Coop, piano (Skylark - date inconnue)". Jane Coop a écrit la présentation des oeuvres. La publication de ces informations est réalisée avec l'accord de Skylark. Merci beaucoup ! |
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30e Sonate pour piano en mi majeur, Opus 109 |
Quand arriva l'annŽe 1820, Beethoven Žtait un homme trs seul. Il se trouvait sŽparŽ de ses plus proches amis pour une raison ou pour une autre, et les rumeurs grandissantes de sa nature difficile et mŽfiante dŽtournaient ceux qui auraient souhaitŽ se rapprocher de lui. Ironiquement, cette introspection forcŽe ouvrit encore davantage les portes de son imagination, et ses uvres rŽvlent alors une vision et une beautŽ presque religieuses. La Sonate Opus 109 fut crŽŽe pour servir de premire partie ˆ un groupe de trois, bien que les Op. 110 et 111 ne furent terminŽs que trois ans plus tard. Le premier mouvement emprunte une forme dŽjˆ connue en utilisant deux tempi opposŽs, mais avec une diffŽrence importante : l'introduction habituellement lente est ici un vivace, suivi soudainement d'un adagio espressivo. Ce second thme fantastique est pratiquement une improvisation, utilisant toute l'ampleur du clavier, arpges alternant avec des accords largement ŽtalŽs. Le gŽnie de Beethoven pour l'Žconomie se rŽvle brillamment dans le second mouvement ˆ la structure trs serrŽe. Cette fivre ne provient pas seulement de son tempo prestissimo mais aussi de 1a contribution essentielle de chaque note ˆ la texture polyphonique. Le mouvement en variations est une des oeuvres les plus profondes et les plus ŽthŽrŽes de 1a littŽrature. Son thme serein, dŽjˆ un chef d'oeuvre de simplicitŽ dans sa forme originale, prend dans les variations une forme plus squelettique tout en acquŽrant une texture plus fleurie et plus hautement dŽveloppŽe. Les six variations vont d'un tracŽ pointilliste de la mŽlodie ˆ un envol basŽ sur une tierce ascendante et jusqu'ˆ un fugato Žnergique. La variation finale Žmouvante n'a presque aucune ressemblance avec le thme (qui est discrtement rŽintroduit ˆ la fin), pourtant, elle semble rŽvŽler, sous ses reflets cŽlestes, l'essence mme de toute l'uvre |
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32e Sonate pour piano en do mineur, Opus 111 |
Pendant les sept dernires annŽes de a vie, et bien qu'en mauvaise santŽ si prŽoccupŽ par des questions financires Beethoven traversait la pŽriode la plu, intensŽment crŽatrice de sa vie. Tout en continuant ˆ travailler ˆ sa Missa Solemnis ci ˆ sa Neuvime symphonie, il entreprend la composition de sa dernire et sous beaucoup d'aspects sa sonate pour piano la plus approfondie. Dans sa forme gŽnŽrale, Beethoven en revient ˆ un arrangement en deux mouvements qui, ayant convenu parfaitement ˆ des oeuvres antŽrieure, plus courtes, prend alors une importance et une signification considŽrables. Les contrastes entre les deux fondements gigantesques sont saisissants : allŽgros enflammŽs contre adagios sereins ; sonate ˆ la structure serrŽe contre variations exploratoires ; la sombre clŽ de l'ut mineur contre la tranquillitŽ de l'ut majeur; une Žcriture condensŽe de fugue contre une errance improvisatrice ; au fond, le monde concret de l'homme contre le domaine ŽthŽrŽ de la spiritualitŽ. La Sonate dŽbute avec une intensitŽ passionnŽe qui transcende tout ce que Beethoven a dŽjˆ pu Žcrire. Le premier accord Žclair est trs ŽloignŽ de la note tonique, une septime attŽnuŽe sur le triton de la gamme, et le caractre du mouvement est donnŽ - un caractre de tourment et de lutte, perpŽtuŽ par une Žnergie vigoureuse. L'Arietta Žmerge de l'exaltation du mouvement prŽcŽdent qui s'est tranquillement terminŽ en ton majeur, ses passions et ardeurs calmŽes. On pŽntre dŽsormais dans un monde nouveau - celui de contemplation intŽrieure et spirituelle. Un ensemble de variations est soudain interrompu par un passage de genre cadenza de trilles solitaires, dominŽes par la main droite, aprs une progression rŽgulire pendant laquelle elles prennent leur Žlan et gagnent en couleur. Avec les voix sŽparŽes par un gouffre de cinq octaves, le morceau s'immobilise avant de sombrer avec extase dans l'exposŽ final du thme. Pour terminer, on nous replie de plus en plus sur nous-mme - et dans le silence qui s'ensuit. |
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