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Les variations Eroïca de Beethoven, une présentation de Jane Coop |
Les informations qui suivent ont été publiées dans le livret du cd : "Beethoven - Jane Coop, piano (Skylark - date inconnue)". Jane Coop a écrit la présentation des œuvres. La publication de ces informations est réalisée avec l'accord de Skylark. Merci beaucoup ! |
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Beethoven et les variations |
La variation est une forme musicale ayant toujours prŽsentŽ un aspect contradictoire : d'un c™tŽ, c'est un moyen structurŽ et en apparence simple d'allonger ou de modifier un thme, alors que de l'autre, c'est un cadre ouvert et libre se prtant ˆ l'imprŽvisible et ˆ l'imagination - en fonction de la vision du crŽateur. Beethoven fait preuve d'une intuition incroyablement dramatique dans les limites mmes de cette forme. A l'Žpoque o il Žcrivit son opus 35, il expŽrimentait ˆ la fois le traitement du thme (sŽparant les basses et les aigus en deux ŽlŽments distincts) et la portŽe finale de l'œuvre (plus longue qu'elle ne l'avait jamais ŽtŽ). Quand il se met ˆ Žcrire les Sonates Op. 109 et 111, deux cas o des variations reprŽsentent la partie principale de l'uvre, il s'Žtait dŽjˆ affranchi de toutes restrictions. Dans chaque cas, les variations semblent se dŽvelopper ˆ partir d'une manifestation intŽrieure, plut™t que de directives extŽrieures, et s'Ždifier pour atteindre un niveau d'imposante Utopie personnelle. |
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15 Variations et Fugue en mi bŽmol majeur, Opus 35 (`HŽro•ques') |
En 1802, Beethoven alors ‰gŽ de trente deux ans affrontait depuis six ans la surditŽ tragique qui le gagnait. Il passa l'ŽtŽ ˆ Heiligenstadt - une charmante retraite campagnarde - mais la rŽclusion ne fit que l'encourager ˆ se replier sur lui-mme et ˆ continuer de prŽtendre que sa maladie n'existait pas. C'est pendant cette pŽriode, au plus bas de sa vie, qu'il Žcrivit une confession Žmouvante de ses pires craintes et doutes, ce qui semble d'ailleurs lui avoir servi de cure. En octobre, il envoyait ˆ son Žditeur une copie de ses "Grandes Variations et Fugue pour piano, Op. 35". Le thme dans sa forme entirement harmonisŽe (la basse mise ˆ nu et grotesque, et la mŽlodie semblable ˆ une danse) existait dŽjˆ dans sa musique pour ballet PromŽthŽe ; cependant, cette uvre est aujourd'hui connue sous le nom de "Variations HŽro•ques" par le fait qu'en 1804, la mme danse rustique Žtait utilisŽe comme thme du finale de la Troisime Symphonie (l'HŽro•que). L'uvre, comme le suggre Charles Rosen, semble tre divisŽe en trois parties : la premire se terminant par les sauts exubŽrants de la 13 variation, la seconde formŽe de variations lentes et la troisime, une fugue brillante suivie d'une rŽpŽtition embellie du thme. La joie et l'humour abondants qui filtrent ˆ travers toute l'uvre sont autant plus surprenants si l'on songe ˆ l'Žtat Žmotif et physique plut™t sombre du compositeur. |
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