En 1802, Beethoven alors ‰gŽ de trente
deux ans affrontait depuis six ans la surditŽ
tragique qui le gagnait. Il passa
l'ŽtŽ ˆ Heiligenstadt - une charmante retraite
campagnarde - mais la rŽclusion ne fit que l'encourager
ˆ se replier sur lui-mme et ˆ continuer de
prŽtendre que sa maladie n'existait pas. C'est
pendant cette pŽriode, au plus bas de sa vie,
qu'il Žcrivit une confession Žmouvante de ses
pires craintes et doutes, ce qui semble d'ailleurs
lui avoir servi de cure. En octobre, il envoyait
ˆ son Žditeur une copie de ses "Grandes
Variations et Fugue pour piano, Op. 35".
Le thme dans sa forme entirement harmonisŽe
(la basse mise ˆ nu et grotesque, et la mŽlodie
semblable ˆ une danse) existait dŽjˆ dans sa
musique pour ballet PromŽthŽe ; cependant, cette
uvre est aujourd'hui connue sous le nom
de "Variations HŽro•ques" par le fait
qu'en 1804, la mme danse rustique Žtait utilisŽe
comme thme du finale de la Troisime Symphonie
(l'HŽro•que).
L'uvre, comme le suggre Charles Rosen,
semble tre divisŽe en trois parties :
la premire se terminant par les sauts exubŽrants
de la 13 variation, la seconde formŽe de variations
lentes et la troisime, une fugue brillante
suivie d'une rŽpŽtition embellie du thme. La
joie et l'humour abondants qui filtrent ˆ travers
toute l'uvre sont autant plus surprenants
si l'on songe ˆ l'Žtat Žmotif et
physique plut™t sombre du compositeur.
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