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Choisir une interprétation... |
Il n'est pas facile de réaliser une sélection parmi les très nombreuses interprétations qui existent. Beaucoup ont de très bonne qualité musicale. Chaque auditeur peur préférer la sonorité propre à un orchestre ou la conduite d'un chef d'orchestre, par rapport à un autre. Voici donc une sélection d'enregistrements : à vous de choisir. Si vous souhaitez enrichir cette rubrique et donner votre avis sur une intégrale des symphonies de Beethoven, déjà présentée ou non, vous êtes la ou le bienvenu(e). Merci. |
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Arturo TOSCANINI - Enregistrements de 1939 |
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Le chef italien, avec sa fougue, enregistra en 1939, avec le NBC Symphony orchestra, créé pour lui, l'intégrale des symphonies de Beethoven. L'énergie et le tempo rapide du maestro nous apporte un Beethoven brillant et rythmé. Une référence ! A noter également dans ce coffret de 6 cds, les ouvertures de Fidelio, de Coriolan et celle d'Egmont ; le Sextuor arrangé pour orchestre par Toscanini et la Fantaisie chorale opus 80. |
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En 1952 sortit la seconde intégrale de Toscanini, avec le même orchestre, chez R.C.A. cette fois. Le chef était alors âgé de 85 ans mais sa vaillance était intacte. Cette intégrale connut un énorme succès. Quoiqu'en "monophonie", elle est rééditée régulièrement depuis plus de 50 ans ! Daniel Achache |
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Wilhelm FURTWÄNGLER - Enregistrements de 1948 à 1954 |
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L'art de Furtwängler, bouleversant, transcendant, a traversé les époques, faisant de lui un chef d'orchestre légendaire. Il enregistra plus 10 versions de la cinquième et autant de la neuvième symphonie. Cette passion, nous pouvons la vivre et la faire revivre avec ces enregistrements. De grandes pages de Beethoven ! |
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Otto KLEMPERER - Enregistrements de 1948 à 1954 |
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Klemperer a laissé plusieurs intégrales des symphonies de Beethoven, peut-être le compositeur le plus cher son cœur avec Bach et Brahms. La plus fameuse, et, incontestablement, la plus réussie est celle qu’il grave avec le Philharmonia Orchestra entre 1955 et 1959. Les tempi ne sont pas ausi lents qu'on le dit souvent, mais sont toujours mus par une recherche du souffle et de la profondeur épique rarement égalés – sans y sacrifier la rigueur et l’absolu respect du texte. Un Beethoven à la fois dramatique et équilibré : une architecture puissamment structurée, des contrastes de couleurs tout à fait maîtrisés et jamais appuyés, un réglage au millimètre des différentes masses orchestrales. Une grande expérience poétique et métaphysique… Mathieu Carpentier |
Leonard BERNSTEIN - Enregistrements de 1958 à 1964 |
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Leonard Bernstein dirige le New York Philharmonic dans une interprétation puissante de Beethoven. De plus, si vous trouvez cette intégrale dans "The Royal Edition" de Sony, les livrets sont remarquablement bien documentés. Le cd dont la pochette est à gauche inclut la présentation (en anglais) de la 3e symphonie par Bernstein : "How a great symphony was written". Il existe également un cd sur la 5e symphonie avec la présentation de cette symphonie en plusieurs langues (dont en Français). |
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En 1979, parut une dexième intégrale par Bernstein, chez Deutsche Grammophon, avec le superbe Orchestre Philharmonique de Vienne. L'interprétation et l'enregistrement supplantent aisément la première intégrale, même si la conception est la même. Daniel Achache |
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Herbert von KARAJAN - Enregistrements de 1961 à 1962 |
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Adulé par les uns, rejeté par les autres, Herbert von Karajan ne laisse pas indifférent. Ses nombreuses interprétations de Beethoven, sa mise en exergue de la puissance de la musique du compositeur se retrouve dans cette intégrale des symphonies haute en couleur. Karajan enregistra plusieurs intégrales de symphonies de Beethoven et chacune est différente. A vous de choisir la version de Karajan que vous préférez. Celle de 1963 est de très grande qualité musicale et technique. A vous de voir, ou d'entendre ! Existe maintenant en SACD. |
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Alain LOMBARD - Enregistrements de 1991 |
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Ceci est l'unique enregistrement de l'intégrale des symphonies de Ludwig van Beethoven interprétée par un orchestre français et dirigé par un chef Français. On se plaît souvent à écouter les orchestres célèbres. Ici, l'Orchestre National de Bordeaux Aquitaine peut être fier de son travail sous la baguette de Alain Lombard (ils enregistreront ensemble également l'intégrale des symphonies de Schubert). Les sonorités hautes en couleurs, les attaques dynamiques, les mélodies harmonieuses, rien en manque à cette rencontre, si l'on apprécie les interprétations un peu lentes. |
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Roger NORRINGTON - Enregistrements de 2002 |
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Quand on parle de Sir Roger, on pense London Classical Players et instruments d'époque. Ici, Norrington dirige le SWR - Radio-Sinfonieorchester Stuttgart, avec des instruments de notre époque, et juste quelques instruments à vents anciens (mélange harmonieux du plus bel effet). Cette intégrale est une très grande réussite : brillante, raffinée, pleine de vie et d'esprit. Souvent le tempo est plus rapide que les interprétations classiques, dans la septième particulièrement. Mais la sixième, notamment, quelle chef d'oeuvre ! Dès lors, on peut se demander pourquoi il est si difficile de se procurer ces 5 cds, enregistrés aussi récemment qu'une autre intégrale qui a bénéficié d'un accueil exagérément élogieux. L'intégrale du début des années 2000, c'est celle-ci, n'en doutez pas, écoutez-là ! |
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A la recherche du tempo de Beethoven : Benjamin ZANDER |
Benjamin Zander affiche une volonté farouche : jouer les uvres de Beethoven tel que le compositeur les avait écrites, c'est-à-dire en respectant le tempo. On pourrait penser que c'est déjà chose faite, et bien faite. Pas du tout. Les éditions musicales, les habitudes, la facilité également ont conduit à s'éloigner des créations musicales originales. Nous sommes maintenant parfois très loin de l'idée affichée par Beethoven. C'est un grand moment que Zander nous propose : redécouvrir notre compositeur favori tel que jamais nous l'avons écouté. Le premier moment de surprise passé, c'est avec un plaisir infini que nous nous laissons conduire vers ces contrées musicales dont nous sommes éloignés. |
La cinquième
et la septième |
C'est une grande uvre, une réussite que nous propose Zander. Bravo ! Nous attendons l'intégrale des symphonies avec empressement. Et de plus, le chef d'orchestre commente et explique ses choix dans un Cd d'accompagnement. Si vous ne l'avez jamais entendu, ce Cd vous manque... |
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La réunification des deux Allemagnes : Daniel BARENBOIM / Leonard BERNSTEIN |
Le 9 novembre 1989, le Comité Central du parti socialiste d'Allemagne de l'Est annonce la levée des contrôles pour passer de l'Est à l'Ouest. C'est la ruée. Partout dans les rues, les Allemands jouent de la musique et font le fête. Le dimanche 12 novembre, Daniel Barenboim offre un concert aux habitants de l'Allemagne de l'Est. Il choisit deux uvres de Beethoven : le premier concerto pour piano et la septième symphonie. Daniel Barenboim dirige alors le Berliner Philharmoniker. |
Sony Classics Daniel Barenboim 12 novembre 1989 |
Le jour de Noël, le 25 décembre 1989, Leonard Bernstein dirigea au Schauspielhaus de Berlin, un orchestre constitué de membres de plusieurs orchestres européens, et de plusieurs churs Allemands. Considéré comme l'événement musical de l'année 1989, ce concert, symbole de la paix entre les peuples, sera l'occasion d'interpréter la neuvième symphonie de Beethoven. A sa sortie en France, un tirage limité incluait un morceau du mur de Berlin ! A noter que Bernstein fera chanté Freiheit (Liberté) au lieu de Freude (Joie). Un disque historique. |
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Beethoven à plaisir : Thomas FEY |
Ces interprétations sont étonnantes. Il en émane une vitalité et une joie de vivre qui est rafraîchissante. Chaque mesure a pleinement sa place et l'auditeur ressent une délectation évidente du chef et de l'orchestre. Un véritable plaisir pour l'oreille. Thomas Fey dirige le jeune Heidelberger Sinfoniker. Les cuivres et les percussions sont joués sur des instruments d'époque. Actuellement disponibles : un cd avec les symphonies 1 et 2, un cd avec les symphonies 4 et 6. Restent les symphonies probablement les plus difficiles... |
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Un nouveau regard : Gustavo DUDAMEL |
C'est à la tête du Simon Bolivar Youth Orchestra du Venezuela que Gustavo Dudamel nous présente ses lectures de la 5e et de la 7e symphonies de Beethoven. Si la 5e reste aussi classique, le chef et son orchestre truculent nous livre une 7e symphonie dont le finale est pratiquement héroïque, sans jamais outrager l'écrit du compositeur. Nous avions entendu la 7e à Bonn en 2005, à la Beethovenfest et la revue de l'ABF, dans son numéro 5, est enthousiaste : "Le public ne s’y trompe pas et bondit sur ses pieds à la fin de chaque œuvre, saluant le juvénile prodige auquel on peut prédire une belle carrière. Pour ce qui est des instrumentistes, on aimerait espérer que leurs talents puissent trouver une place au sein de grands orchestres, parfois bien trop engoncés dans leurs usages et leurs pratiques". Rappelons que l ’orchestre des jeunes et des enfants du Venezuela, fondé par José Antonio Abreu, largement reconnu pour son action sociale envers les enfants du pays et de toute l’Amérique latine, a fêté ses trente ans en 2005 et poursuit un programme musical et social à destination de plus de 250 000 enfants et jeunes vénézuéliens des milieux défavorisés. Ce sont eux que l'on entend sur cet enregistrement. A écouter absolument pour être ému, surpris et enchanté ! |
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Les réorchestrations de Gustav MAHLER |
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Gustav Mahler a réorchestré toutes les symphonies de Ludwig van Beethoven. Il expliquait sa démarche en faisant valoir que les salles et instruments modernes étaient différents de ceux de l'époque de composition, d'une part, et en indiquant que à à partir du moment où Beethoven devint sourd, cela pouvait nuire à ces appréciations, notamment concernant la force des instruments, d'autre part. Des neufs symphonies ainsi réorchestrées, deux enregistrements de la neuvième existent : l'une utilise la version de Mahler de 1895, l'autre la dernière version du compositeur, vers 1908-1909. |
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Les deux livrets sont tous les deux remarquablement explicites sur les
adaptations apportées. Si Mahler fût vertement critiqué
à l'époque, le recul nous permet d'aborder ses réalisations
avec plus de bienveillance. |
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